LEXIQUE

  • Abeille: nah'la. On la respecte pour son miel mais aussi pour son dard. La commune de Djebahia peut s'enorgueillir de posséder des apiculteurs chevronnés comme Laid Meddah, Senouci Ahmed... La recherche du miel sauvage est aussi une spécialité du cru dont les maîtres incontestés sont Djelloul Belgacem et son neveu Rabah "le cyclope" qui fut assassiné à Rouiba pour des problèmes de terre. Si Djelloul opère localement, Rabah par contre   a écumé toutes les forêts des alentours sur un rayon de plus de 50 km, du Figuier jusqu'à la Chiffa.
  • Ain El Bor: bourg aujourd'hui en ruine. C'est là que les ADJOU résidaient durant la guerre de libération. Les riches plaines de Ain El Bor appartenaient au colon Lacomb et Si Hamid et ses frères en avaient la charge du métayage.
  • Aomar: Commune limitrophe de Djebahia, c'est dans son marché situé à "Brachma" (embranchement) et qui se tient tous les lundis que se rencontrent les archs de Nezlioua (Aomar) et Harchaoua (Djebahia) où ils nient les alliances, fomentent les complots, organisent des affaires etc... dans une cohabitation sans heurts qui dure depuis des siècles.
  • Araignée: r'tila.Il en existe plusieurs variétés; champêtres et domestiques. Cet insecte est protégé par la tradition qui menace de fièvre froide toute personne mal intentionnée envers lui.
  • Aspic: "Boulekkez"; c'est un serpent qui terrifie le villageois sans qu'on sache ce qu'il a bien pu lui faire. On prétend qu'il a deux têtes et que toute personne mordue ne devra son salut que si elle résiste une semaine, enterrée jusqu'au cou dans du fumier.
  • Aumaliens: Habitants d'Aumale (ex. Sour El Ghozlane), une ville qui possède une grande Histoire et de grands hommes comme le poète Messaour Boulanouar qui y vit reclus et ignoré.
  • Beni Slimane: bourg perdu qui s'est transformé très vite en grande ville. On y rencontre des fellah trop rapidement citadinisés; vous voyez un peu le décor...
  • Bibans: Portes de fer; chaîne montagneuse située à la frontière Est de la Wilaya. Célèbre par ses sites sauvages mais aussi par sa source thermale dont on aurait pu faire un lieu touristique de premier plan. Mon père qui fut atteint du typhus en 1945 y fut conduit à dos de mulet; il en revint sur ses pieds...
  • Boeuf: Il n'y a plus de boeufs dans toute la région et les hommes de plus de vingt ans ne savent rien de la castration des taureaux comme ils n'ont jamais eu le plaisir de voir un attelage de ces bêtes labourer la terre. Les décideurs n'ont pas compris qu'on ne peut se passer de ces animaux si on veut développer l'agriculture de montagne. L'usage du tracteur à roues ou à chenilles dans les thalwegs a déja causé la mort de nombre de paysans; entre autres: Belgacem Ahmed, Yadjat Said, Ould Mohamed et la liste est loin d'être close.
  • Bordj Menaiel: Ville commerçante située dans la vallée de l'Isser sur la route de Tizi Ouzou. On la donne comme exemple de ce qui est rutilant en apparence mais pourri en profondeur. J'aime tellement cette ville et sa longue artère principale ombragée que je n'ai jamais admis cette accusation. J'y ai aussi de grands amis à l'exemple de Lafer Youcef, Damir Amar, Takjerad Noureddine, Monsieur Tahanouti et d'autres encore...
  • Bouh'andjar: autre sommet qui fait face à H'lala. Son nom (h'andjar = avoir froid) provient surement de sa propension à accueillir les neiges et à les conserver.
  • Bouira: Une ville carrefour érigée en chef lieu de wilaya mais qui refuse de couper les cordons ombilicaux qui la relient à ses anciennes tutelles: Tizi Ouzou et Médéa.
  • Boulhiba le faucheur "à la grace de Dieu"
  • Boumediene: Deuxième président de la République Algérienne. C'est un homme austère et ombrageux qui fit du pays un vaste chantier basé sur trois gros pilliers: les Trois Révolutions: Agraire, Culturelle et Industrielle. Ses admirateurs disent de lui qu'il fut un grand bâtisseur; ses détracteurs affirment que c'est son utopisme et son gigantisme qui sont la cause de tous les problèmes que connaît le pays. Le débat continue...C'est à ce Président en visite au village que Aissa El Baggar a remis une lettre en déjouant le service d'ordre. L'événement fit bien des gorges chaudes.
  • Bousier: boukaouar. Ce sympathique éboueur qui venait en essaim débarrasser la terre des bouses de vache en en faisant des billes n'existe plus dans nos contrées ou si peu. Sa disparition due certainement à un poison contenu dans les déjections bovines n'a ému personne alors que cela devait constituer un sérieux signal d'alarme.
  • Bou't'boul: Colline plantée d'olivers et qui domine Djébahia. C'est un mammelon qui part d'El Khaloua et descend jusqu'au pied de Ain Laazerah. En hiver on peut y piéger grives et étourneaux; au printemps on peut y faire bonne provision de korrath (poireaux) ou de sekkoum (asperges). Les chasseurs y trouvent aussi lièvres et perdrix, mais cette situation devrait très vite changer puisque la nouvelle autoroute le longera sur toute sa longueur.
  • Caméléon: Tata. Il représente la versatilité. On dit: "idour ki ettata" (il se retourne comme un caméléon) en rapport avec son mélanisme. Cet pauvre animal a été litteralement décimé pour des considérations imbéciles.
  • Cave coopérative: imposante bâtisse dans laquelle les colons pressaient le raisin des côteaux du Boutboul et de Boubekeur. A l'indépendance, elle fut reservée à l'entreposage des bottes de foin du comité de gestion puis petit à petit elle perdit ses tuiles et ses ruines resistèrent jusqu'en l'an 2000 où elle fut totalement déblayée pour laisser place à la construction de logements sociaux.
  • Chacal: Si M'hammed pour ses intimes. Il symbolise la ruse et faute de loups, c'est à lui qu'on fait appel pour faire peur aux enfants. On raconte beaucoup de choses sur lui. On faisait manger son coeur grillé aux enfants pour les rendre rusés et sa queue est aussi sinon plus efficace contre le mauvais oeil que la main de Fatima, la palme du figuier de barbarie ou ... le pneu de voiture ! Et c'est pour ça que les chacals écrasés  le long de la route sont tous amputés vite fait de leurs queues qu'on accroche sous le rétroviseur intérieur des véhicules.
  • Chardonnerets: La chasse à ce sympathique petit oiseau a pris des proportions dramatiques. On avait l'habitude d'en rencontrer des colonies sur les chardons des bords de route; aujourd'hui il est très rare qu'on puisse en apercevoir un specimen. Le "génocide" n'a jamais inquiété les responsables.
  • Chauffer le t'bal: le T'bal, c'est le tambour qu'utilisent les groupes folkloriques. Pour plus de résonnance, on chauffe la peau de bique avant l'emploi. "chauffer le t'bal" c'est encourager des belligérants à plus d'ardeur dans leurs prises de becs.
  • Cheval:
  • Chouette : Oiseau de mauvaise augure. Elle est plus crainte que respectée. Elle a créé un jour, un extraordinaire émoi chez toute la population (lire l'histoire)
  • Cigogne: El Madjen, un marais situé à 2 km du village est son terrain de prédilection. Un couple revient régulièrement nicher sur le minaret de l'ancienne mosquée. On ne s'est jamais avisé de gêner cet oiseau mais durant les dernières années on a vu certains s'exercer au tir sur lui. On affirme aussi que durant une periode de forte disette dans les années 40; Si Hamid contraignit sa pauvre épouse à lui préparer un berkoukes à la cigogne...
  • Comité de gestion: En quittant le pays en catastrophe à l'issue de la guerre de libération, les colons laissèrent les biens "vacants"... Ce sont les saisonniers qui s'organisèrent en "comités de gestion" pour prendre en charge les moissons et le battage puis qui assurèrent l'exploitation des fermes. Il me semble que Jean Senac a écrit un vers où il aurait dit: "tu es belle comme un comité de gestion" ou quelque chose du genre...
  • Corbeau: le pauvre nettoyeur n'a pas belle réputation. On dit de lui qu'il balança des poux sur nos têtes et, connaissant la terrible gène que nous occasionnent ces bestioles, il est naturel qu'on voue au responsable de ce forfait une grosse haine. (lire  l'histoire)...  
  • Couleuvre: Elle ne constitue en réalité un danger que pour la pauvre grenouille. Elle a toutefois joué un mauvais tour à Matata.   Sentant sa peau écaillée alors qu'il introduisait la main dans un nid de moineau sur un eucalyptus,  il dégringola. Rassurez-vous, il s'en sortit très vite.
  • Crapaud: Mguerguer. Rien à en dire. C'est un animal qui a toujours eu sa place dans la "zelloughia". Au matin, des grosses virgules noires témoignent de son festin fourmillier. On prétend que si vous l'écrasez à pieds nus, il vous poussera sous la plante des pieds une "ouagra" (gros oedeme très moche et très douloureux). Une légende dit par ailleurs que la caille en hibernant se transformerait en crapaud; explication très simple au fait que la caille sans migrer, devienne litteralement invisible pendant tout l'hiver.
  • DEC: Délégation exécutive communale. Afin de combler le vide laissé dans les communes suite à la dissolution des Assemblées Islamistes issues du scrutin de 1991, l'administration a désigné des trios - un maire et deux adjoints - qu'elle a chargé de gérer les affaires des communes. Ces DEC qui ont dû accomplir leurs missions sans garde-fous (assemblées délibérantes) ont été accusés par la suite de toutes sortes de malversations. Beaucoup parmi eux n'ont trouvé d'autre alternative pour échapper au contrôle de leurs successeurs que celle de se porter candidats aux élections. D'où les accusations de fraude électorale - très souvent avérées.
  • Draa Lebghal: Col des mulets; ancien nom du col où a été construite Djebahia. D'aucuns prétendent que les mulets dont il est question seraient symboliques de l'entêtement des habitants des lieux.
  • Eau de BenHaroun: Eau minérale naturelle de très grande qualité thérapeutique. 
  • El Khaloua: Colline boisée située en amont de Djébahia. C'était une beau petit coin luxuriant. On y trouvait des aubébines, de l'églantier, des jujubiers, du doum (palmier nain) et du diss. J'y ai même découvert un endroit abrité où pousse drue une herbe aromatique qu'on appelle "za'itra" . On y trouvait aussi des champignons de fougères, des asperges et des poireaux. C'est aussi un petit paradis pour de nombreux oiseaux qui venaient nicher sur les oliviers. Mais c'est devenu depuis quelques temps un veritable dépotoir où les aviculteurs jettent les plumes, les fientes et les volailles mortes. L'endroit a totalement perdu son charme d'antan.
  • El Maasra: De son vrai nom "M'Tiridja" (la petite Mitidja), c'est un lieu dit qui se situe entre Djebahia et BenHaroun. Il est habité par deux familles: les ADJOU et les BOUFERKAS. C'est là que réside Si Hamid. A l'entrée du hameau, sous un olivier, on trouve l'épave du camion "Hotchkiss" de Si Hamid. C'est sur son plateau que se réubissent les habitants des lieux pour palabrer à perte de langue et "contrôler" du regard les véhicules qui passent sur le chemin de wilaya 125 reliant la RN5 à Ain Bessem.
  • El Madjen
  • Etourneaux: Ces oiseaux qui se déplacent en fortes bandes constituent un vrai spectacle, particulièrement quand ils sont pris en chasse par un epervier. Ils dessinent alors dans le ciel de veritables figures de style. Un peu moins prisés que les grives, ils ont la malchance de subir parfois le coup de grenaille des carabiniers. Le record qu'on devrait inscrire au guiness est certainement celui qu'a réalisé Ali Moh'N'ali qui en aurait abattu d'un seul coup pas moins de 120 pièces ! C'est peut-être ce qui fait dire aux enfants à la vue des nuées d'étourneaux: "ezzarzour rah'izour djab kra'ou maksour" (l'étourneau est allé en pélerinage, il en est revenu la jambe cassée)
  • Fourmis: nemla . Elle symbolise la petitesse, on dit "s'ghir ki ennemla". Il en existe plusieurs variétés: la poudreuse, la noire olive, la rouge aux longues pattes qui galope à une grande vitesse et qu'on appelle "aoud ennmel" (le coursier des fourmis), la petite rouge exclusivement carnivore, la petite noire qui vit seulement sur les troncs rugueux des oliviers et dont je suis certain de l'utilité pour cet arbre... La libération des fourmis ailées (la grande se nomme "berrika" (plur. berrik) et la petite "chla'waw" ou "chalwaw") et qui survient toujours après les premières pluies du mois d'octobre est un beau spectacle devant la febrilité qui s'empare des fourmillières et celle encore plus forte qui caracterise la gente ornithologique qui y trouve matière à bon repas. Les fourmis ailées sont ramassées par les oiseleurs qui les utilisent comme appâts pour chasser le nouaidj, le s'rand, les moineaux et même l'étourneau et la grive à défaut de hannetons ou d'olives. 
  • Grenouille: Djrana. Ce batracien se fait surtout entendre durant les periodes de copulation au printemps. C'est un veritable concert qu'elles donnent à El Madjen comme pour se liberer des angoisses des journées cigogneuses. 
  • Grives: Oiseau austère, il fait la joie des oiseleurs qui parviennent parfois à se faire des rentrées substancielles en vendant de plein chapelets à un vieux monsieur que vient de Boghni. Les grives sont destinées à être consommées avec la bière. Depuis que certains ont eu l'heureuse idée d'élever la caille, la grive connait une relative tranquilité. 
  • Guêpes: Tirzezt, bouzenzel, Ali el Bennaï: mauvaise guêpe, la grosse tirzezt qui se complait sur les détritus n'offre que sa piqure très douloureuse et qui s'infecte très vite. Le bouzenzel est craint aussi surtout par sa propension à vivre et donc à attaquer en groupe. Il symbolise l'agressivité et la febrilité, on dit de quelqu'un de très agile: "ittir ki bouzenzel" (il vole comme une guèpe). Ses larves sont utilisées pour la nourriture des poussins de perdrix. Ali El Bennai, c'est le grand maçon au long cache poussière noir. Très affairé, il n'arrête pas de transporter de l'argile humide pour construire un amour de nid sous les tuiles.
  • Herrisson: On le voit de moins en moins. C'est un animal dont on dit que la chair est succulente mais qu'on rechigne à tuer parce qu'il vagit comme un bébé. On raconte que pour l'obliger à sortir la tête afin de pouvoir   le prendre à la gorge, le chacal lui pisse dessus. 
  • Hibou: Considéré comme un oiseau de malheur, ce prédateur très utile est parfois appelé "Maarouf" (charité). Les chasseurs en mal de gibier s'y exercent au tir et personne ne trouve à redire...
  • H'lala: Sommet qui domine le village. Il est le premier à s'enturbanner en hiver.
  • H'soum: période de l'année qui commence approximativement à la mi mai et qui se caractérise par le réchauffement définitif du climat. "Ki yelh'gou el h'soum églae ksak ou aeoum !" (quand arrivent les h'soum tu peux te dévêtir et nager).
  • Kaddache Mahfoud: Historien algérien, auteur de nombreux ouvrages traitant de l'Emir Abdelkader et de la période Ottomane.
  • Kadiria : Chef lieu de Daira (sous-préfecture) anciennement prénommée "Thiers"; elle fut imposée comme chef lieu de commune à Djebahia de 1963 à 1984, période durant laquelle notre commune connut une totale stagnation dans tous les domaines (scolaire, urbanistique, sportive, cultuelle, culturelle etc...)
  • Lakhdaria voir Palestro
  • Laperrine: Nom que les colons ont donné au village. Le général Laperrine fut un officier français. Sa biographie figure dans le dictionnaire.
  • Lezard des murailles: Zermoumiya. C'est une bestiole innocente. On qualifie les filles trop frivoles de zermoumiyettes.
  • Lezards verts: Ce digne représentant des dinosaures est dit aveugle. Nombre de villageois portent le surnom de "bourioune laama" . J'en ai vu un à Boubekeur, dans un trou sur un tronc d'olivier, il portait d'énormes moustaches.
  • l'interdit de chair: El Hallouf,  Le sanglier. Cet animal fait partie du quotidien; on le craint pour sa brutalité, on le déteste pour ses prédations. Ce surnom provient comme de bien entendu du fait que sa chair est prohibée par la religion.
  • Mahas: Nom d'une famille de Boulerbah à laquelle appartient le gérant de la première et encore la seule auto-école de la commune. C'est aussi le nom de la ferme coloniale située sur le flanc sud de Oued Djemaa, à proximité de Boulerbah et qui disposait d'une très belle plaine qui a donné des récoltes record de céréales. La ferme est aujourd'hui en ruines et la belle plaine a servi de lieu de passage à l'autoroute est-ouest. Le partage du domaine autogéré agricole en EAI et EAC (exploitations agricoles individuelles et collectives) en a rendu propriétaire "El Bled", le maire. Comme la plupart des attributaires, ce dernier agit aujourd'hui comme un colon d'antan puisqu'il donne sa terre en métayage...
  • Mante religieuse: Oum Ali ou Slimane. Insecte sacré, cette petite bête dont peu de gens soupçonnent l'apêtit "mâlophage" des femelles, est très respectée puisqu'on l'assimile à la mère de Salomon et de l'Imam Ali... Personne ne peut expliquer pourquoi le tradition a réuni ces deux personnages pour donner un nom à cet insecte.
  • Meddah Laïd: Fils de Rabah ben Ali de Ben Haroun, Laid est un apiculteur qui a réussi le tour de force d'amalgamer judicieusement  les connaissances empiriques de son père avec les techniques consacrées de l'élevage de l'abeille. Cet amalgame lui a très bien réussi puisqu'il est devenu une référence dans ce domaine.
  • Mosquée: Lieu de culte mais aussi d'apprentissage du Coran. Ne sachant s'il devait en assurer la charge de la construction ou de la gestion, l'état s'est trouvé tantôt constructeur, tantôt gestionnaire mais en pratique, ni l'un ni l'autre. Livrée aux bons vouloirs des citoyens, la mosquée s'est trouvée prise en charge de manière très peu intelligente parfois puisque son architecture et son nom n'ont rien à voir avec les caracteristiques architecturales ou les appellations du cru. Elle ne peut même pas se targuer de modernisme ou de futurisme et obeit dans tous les cas à la vision de la personne la plus influente du Comité religieux auquel la charge officielle du suivi de la construction (et surtout du financement) est confiée.  La commune en compte une dizaine, réparties sur tout son territoire mais la plus imposante reste celle de Djebahia-village.
  • Nouaders: "les meules". C'est une large espace de terre battue où se faisaient le battage du blé et le stockage de la paille. L'agriculture n'étant plus ce qu'elle était, l'endroit a été affecté à la construction d'une cité hideuse et qu'on n'arrête pas vainement de vouloir détruire; mais les résidents auxquels on affecte des terrains pour la construction ailleurs, ne quittent les lieux qu'après avoir vendu leur bicoques à plus malheureux qu'eux et c'est ainsi que la cité perdure. De l'autre côté de la route a été construit le collège du village. L'endroit fut du temps des meules, le théatre de tous les duels entre jeunes du village. Les défis se terminaient toujours par cette phrase: "net'lagaou f'ennouader " (rendez-vous aux "nouaders").
  • Nou'aidj: C'est un petit passereau de l'envergure d'un moineau. Il se distingue par sa queue blanche. Il arrive au milieu de l'été et nous quitte au milieu de l'automne. Paradoxalement, c'est au moment où on le piègeait dans tous les champs qu'il existait en grand nombre. Il est friand de petites sauterelles et de fourmis ailées. Sa chasse constituait un veritable sport et a enrichi le vocabulaire local de nombre de mots: "merred = rabattre, ghabbar = mordre la poussière...). Les bergers en prenaient par dizaine. Sa chair est succulente surtout dans les derniers jours qu'il passe chez nous quand il a fait provision de graisse pour entamer le retour vers le pays d'où il est venu.
  • Orvets: Ces  reptiles grassouillets n'ont rien à offrir aux enfants à part une queue qui n'arrête pas de frétiller quand on la coupe. C'est surtout ça qui fait leur malheur.
  • Oued Djelada: Affluent de l'Isser. Il descend de Ain Cheriki, passe sous BenHaroun et derrière le Bou't'boul. A sa source, une retenue collinaire a été construite; elle permet d'irriguer quelques arpents de terre et sert d'abreuvoir aux bêtes et accessoirement de lieu de noyade à des jeunes sans horizons.
  • Oued Djemaa: Oued lascif qui descend du Djurdjura et rejoint l'Isser en longeant la RN5 sur une cinquantaine de km. Ses réveils peuvent être extrêmement brutaux; On dit de lui: "Oued El Djemaa ya el ghoul - ibi'ek essadji ou yechrik el mahboul" (Oued El Djemaa tu es un ogre, le sensé te vend et le cinglé t'achète) pour bien montrer que le lit de l'oued ne constituera jamais un investissement sûr à cause de ses crues.
  • Palestro: Actuellement Lakhdaria. C'était le chef lieu de Daira (sous-préfecture) dont dépendait Djebahia avant la création de la daira de Kadiria. Endroit réputé pour son marché du mercredi; c'est aussi la capitale des Béni Jaad, une tribu qui fait du travail sa principale préoccupation, qui sait souffrir en silence mais qui devient d'une extrême violence quand elle perd patience.
  • Perdrix: Une expression du cru dit de quelqu'un qui a décroché le gros lot: "il l'a trouvé sur vingt" (Elgah'a a'la a'chrine). Peu de gens savent que cette expression à un rapport avec les oeufs de perdrix. La recherche de ces oeufs constituait un passe-temps très prisé par les jeunes djebahis. La perdrix couvant un maximum de vingt oeufs, avoir la chance de les découvrir constituait une belle aubaine. Il existe de nombreuses légendes au sujet de la perdrix. La plus connue est celle qui parle de ses pattes peintes au henné (lire l'histoire)...
  • Porc-épic: Un seul de ces animaux vivait dans la région. Son antre "ghar edhorbane" terrorisait les enfants qui n'osaient jamais s'y aventurer. 
  • Révolution Agraire: Une des trois Révolutions décretées par Boumediene. Elle connut un véritable engouement suite à l'engagement des étudiants dits "volontaires de la RA". Ses idées nobles se sont malheureusement heurtées à l'égoisme atavique de la paysannerie et aux lourdeurs bureaucratiques de l'Administration. Elle ne connut pas le succès qui en était attendu et l'option fut abandonnée dès la mort de son tuteur.
  • R'mada:Terre arable situé au coté nord-est d'El Madjen. Les familles propriétaires se sont tellement etoffées qu'elle ressemble aujourd'hui à un grand puzzle à force d'être morcelée. Il y pousse de la bonne orge, du blé, de l'avoine et de la vesce et Saadi Boualem y a essayé des petits-pois du  "sanoudj" et de la "halba" qui ont montré que le terrain leur allait très bien.
  • SAP: Société Agricole de Prévoyance. Avant que ne fut créee la multitude d'offices spécialisés (onapo, capcs, oaic, onama...) c'était l'interlocuteur unique des fellah. Siègeant à Lakhdaria, elle fournissait tant bien que mal les engrais et semences, les sacs en jute et les pesticides. Elle subissait les récriminations des paysans mais ces derniers lui reconnaissaient les services qu'elle leur rendait beaucoup mieux que les offices qui l'ont supplantée et qui n'ont pas développé l'agriculture mais la spéculation autour des intrants necessaires aux campagnes.
  • Si Djebbah: Martyr de la Révolution. De son vrai nom Bouchedda Tahar, il est originaire d'El Harrach.  Il est mort à 25 ans lors d'une attaque contre le village.
  • Si Hamid: Célèbre habitant de Djebahia; né en 1916, c'est un vieux qui a toujours bon pied bon oeil, du moins au moment où ces lignes sont  écrites. Ses histoires sont racontées en détail; pour les lire, cliquez ici
  • Sidi Boubekeur: Cimetière en contrebas de Djebahia. Le nom proviendrait de celui d'un Saint Homme au sujet duquel nous n'avons aucune information - à moins qu'il s'agisse d'une dénomination en rapport avec Abou Bakr, l'un des proches compagnons du Prophète (version très peu probable)
  • Sidi Gacem BenHaroun: Saint Homme dont le mausolée (une vieille cabane en terre couverte de tuiles et qui menace ruine) est situé à BenHaroun. C'était un lieu de pélerinage où les visiteurs déposaient des oboles et prenaient en guise de talisman contre toutes sortes de méfaits des morceaux de tissus appelés "ch'lil". A côté, une forêt luxuriante étale ses ombrages; les arbres séculaires  y portent de belles lianes et on dit que l'armée française a tenté vainement de l'incendier. C'est la aussi que se situe le grand cimetière où les familles Meddahi, Kazouit, Zouggagh, Meddah, Belgacem, Trad etc enterrent leurs morts. C'est enfin en ces lieux qu'on organisait les sacrifices rituels qui clôturaient en apothéose le carnaval du Boughandja.
  • S'maïm: Période de l'année ou la chaleur est à son paroxysme; elle se situe entre le 15 juillet et le 15 aôut.
  • Tacfarinas: Heros berbère qui combattit les Romains. D'aucuns affirment qu'il mourut à Auzia (l'actuelle Sour el Ghozlane et ex. Aumale) à 60 km de Djebahia. La version la plus plausible pour nous est celle qui situe le lieu de sa mort à El Maasra.
  • Une seule victime: Il s'agit du jeune Gharbi, un enfant de 17 ans, tué par la chutte d'un mur alors qu'il dormait.

    les termes en noir seront développés graduellement. Votre participation sera appréciée.

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