PORTRAIT

Nous vous donnerons dans cette page,  à l'occasion , le portrait d"un villageois anodin. Le choix ne pouvant être qu'arbitraire, nous concevons qu'il ne fera pas l'unanimité. Le commentaire sera lui aussi orienté et c'est tout à fait naturel mais nous essayerons autant que faire se peut de ne dire de notre personnage que ses lieux communs. Cela préservera son intimité et évitera les susceptibilités


SI SLIMANE

 

Ammi Slimane est communément appelé avec la particule de noblesse "Si".... Ancien élève de médersa; il a appris les 60 versets du Saint Coran. Il s'est ensuite investi dans l'enseignement et n'a officié en qualité d'Imam que par urgence ou nécessité, mariant les vivants ou priant les morts. Si Slimane est aujourd'hui retraité et habite chez lui après avoir été expulsé de son logement de fonction. Homme de grande tolérance, il continue à vivre en symbiose avec la nature, entretenant son jardin et n'hésitant pas à faucher les blés, botteler le foin ou ramasser les olives. Il fut l'un des tous premiers chauffeurs de la commune puisqu'il eut à conduire l'Hotchkiss* familial à la fin des années 50, avec pour convoyeur son frère et patron, l'intransigeant "Si Hamid"...

* l'un des premiers camions acheté par un "indigène"... en fait il y'en avait deux: celui de "Belaid" (Issaad) et celui de Si Hamid... c'était de beaux camions à plateau et ridelles en bois, on ne pouvait les concevoir qu'en vert foncé. Il avaient des clignotants en forme de bras qui se levaient et descendaient pour indiquer la direction à prendre et des phares posés sur un large espace où s'asseyaient même des passagers sans compter des marche-pieds qui pouvaient vous transporter au moins un autre passager de chaque côté.  Elancé, il avait meilleur allure que le citroen trappu de Claude le colon, le Mille kilogs en tôle ondulé de Si El Fassi ou le Renault sans nez de Moh Sghayer...

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