LA HONTE

Nous vous montrerons ci-dessous des photos illustrant les tragiques conséquences de nos inconséquences en espérant qu'elles susciteront le sursaut salvateur que nous sommes condamnés à assumer afin que notre quotidien soit moins terne, notre avenir plus assuré...


L' ABRIBUS DE TOUS LES USAGES

NPM l'abribus du pont de Oued El Djemaa... Les malheureux voyageurs qui doivent attendre en ces lieux le fourgon qui les emmènera vers Djébahia, Ain Laazerah, Ben Haroun ou Ain-Cheriki n'ont pas intérêt à utiliser ce bouge qui peut servir à tout (latrines, dortoir pour SDF, abris pour chiens errants...) sauf à faire le gîte momentané de voyageurs en instance d'embarquement. Cette monstruosité qui accueille le visiteur à l'entrée de la commune gagnerait à recevoir quelques coups de pinceau et si la commune est incapable de les lui administrer, elle ferait oeuvre utile en la détruisant.

REACTION IMMEDIATE

 

Deux jours après la publication de la photo de l'abribus du pont de Oued el Djemaa, les autorités ont réagi... Un badigeon en règle a permis de camoufler les tags et autres résidus des campagnes électorales. Dans leur précipitation, les badigeonneurs n'ont pas pensé réparer les dégâts subis par la maçonnerie... l'esthétique de boucher à la peau dure.

D'aucuns disent que les badigeonneurs d'abribus se moquent d'internet et de ce qui s'y écrit et affirment que si ces  artistes ont décidé de réagir, c'est juste pour cacher les incongruités sur l'intinéraire que pourrait prendre Monsieur le Président de la République dont nous attendons l'imminente visite au tunnel de Ain Cheriki et au viaduc géant de Ain Turk...

 

LA HORA DE LOS HORNOS

(L'Heure des brasiers)

NPM des brasiers... Non, ce ne sont pas les résidus calcinés d'un village du Nigéria après l'incendie d'un oléoduc... Nous sommes au coeur de Djébahia... au lotissement où s'érigent les plus somptueuses habitations. Cet espace n'a pas été attribué; il est resté à la merci des herbes folles et sert de dépotoir occasionnel et de réservoir à rats et à moustiques. Les enfants y font oeuvre utile en jouant avec le feu qui réduit en cendres les épines, les bouteilles de PET et les sachets en plastique.

CRIME CONTRE LA NATURE

Du côté de Djebbanet Ennsara, une moissonneuse batteuse travaillant sans aucun respect des normes de sécurité a causé cette catastrophe. Des pins et sapins presque centenaires ont péri, la rangée d'oliviers de "Bled Likoul" a été léchée par les flammes; du blé et de l'orge ont brûlé, des bottes de foin aussi. Le feu a failli traverser la route pour détruire la belle rangée de sapins qui décore le palier qui précède le grand virage de l'entrée du village. Et comme de bien entendu, le coupable n'a subi ni amende ni ... réprimande. Il est certain qu'il n'en est d'ailleurs pas à sa première tragique manifestation d'irresponsabilité...

 

Cette photo montre les monts qui surplombent le village, en mars 2007. Ce paysage féerique est livré à lui-même. Et pourtant, combien de citadins stressés par les bruits, les odeurs, l'air vicié et les bousculades des villes auraient aimé venir en ces lieux, l'espace d'un jour par mois, pour y rencontrer la nature et sa virginité sauvage... Que coûteraient donc des cabanes en bois qui serviraient de relais dans un circuit pédestre et où l'on servirait des plats du cru à la chaleur des cheminées en hiver... et des tentes en poils de chameau où se reposeraient les randonneurs estivaux qui feraient la découverte de la faune et de la flore locales...  

PLAQUES A PART...

 

La plaque de gauche indique l'entrée ouest du village du côté de Djebbanet Ennsara.. celle de droite l'entrée Est, du côté d'El Maasra. On notera d'abord qu'il faut un effort certain pour pouvoir les lire du fait des herbes qui les entourent... On remarquera ensuite que curieusement, le village a grossi d'un second "B" en montant vers Ben Haroun... Que d'histoires pour un  B... diront certains !... Ce qui est certain c'est que ce n'est absolument pas en acceptant ces aberrations qu'on cultive la citoyenneté car celle-ci a besoin de l'amour du beau, du respect du juste,  de l'usage de la raison et ce n'est pas en dépersonnalisant un village qu'on cultivera la personnalité de ceux qui l'habitent...

Non la photo de gauche ne représente  pas un mur de Sarajevo assiégé par Karazic et nous ne sommes ni à Kandahar sous les feux des Talibans ni dans un village du Sri Lanka après un raid des Tigres Tamouls... Nous sommes à Djébahia... et c'est un pan de mur du stade municipal... Les ruines de droite ne représentent pas un tracé d'oléoduc dans la Toundra  ni des vestiges d'un séisme... C'est tout simplement la partie de mur de clôture détruit parce qu'il menaçait de s'écrouler sur la tête des supporters... Il faut juste espérer qu'on le reconstruira avant les pluies d'automne autrement vous entrevoyez un peu la mélasse que ça donnera !

 

L'HOPITAL QUI SE MOQUE DE LA CHARITE

 

En contrebas de Ain Benhaggach, cette terre abandonnée à la grande cigüe (sennayria). Même les moutons des nomades refusent de venir y paître. Des dizaines d'hectares sont ainsi laissés en perpétuelle jachère par des EAC (exploitations agricoles collectives) en perdition. Cette terre ferait pourtant le bonheur des oliviers, des figuiers, des amandiers ou de la vigne. Livrée à l'érosion, elle se craquelle en été (photo de gauche) puis se lessive inexorablement vers l'oued Djemaa. Personne ne s'en inquiète et pour cause !... On pourrait paraphraser le chanteur qui disait: "il est mort le bohémien, les citadins dorment tranquilles, sa mort n'est pas sur le chemin du centre ville"  en remplaçant "Bohémien" par "Terre" et "citadins" par "responsables"... Et dire que la famine universelle avance à grandes enjambées, en faisant de grand cercles de sa faux fatale...

 

PLAQUE A PART... Suite et pas fin

Au niveau de l'embranchement d'accès à la nouvelle autoroute, cette plaque qui devait montrer la direction à prendre pour aller au village. Des vandales de la route en ont fait ce que vous voyez... La symbolique si les vandales sont capables de symbolique voudrait peut être dire qu'en ce village des confins du monde, on n'avance pas... on tourne en rond !... Mais ce qui désoriente ce n'est pas autant cette plaque tordue... c'est le fait qu'elle le soit depuis plus d'un mois sans que personne ne se sente responsable de son redressement... Quand on sait que tous les responsables transitent par cet endroit, on mesure  l'irresponsabilité qui caractérise ces responsables...

EST- CE AINSI QUE LES HOMMES VIVENT ?

 

La SAS... ici croupissent encore des dizaines de familles dans des conditions d'hygiène effroyables. Les habitations précaires construites durant la guerre ont changé de mains parfois 10 fois... Au lieu de détruire le taudis évacué, les autorités laissent faire les transactions sans penser à parer au moins au plus pressé: conférer le minimum d'hygiène aux résidents... Le jour où l'épidémie viendra, il ne faudra pas aller chercher trop loin l'origine... De plus et c'est là que le crime de non assistance à population en danger est patent, ces chaumières sont toutes cloisonnées et  revêtues de toits en produits amiantés... 

 

Copyright© 1999